L’évaluation au fil de l’eau : une photographie au plus près des acquis des élèves
Depuis plusieurs années, je m’éloigne d’une vision ponctuelle de l’évaluation au profit d’une observation continue des acquis de mes élèves. En phase avec les programmes 2025 de français et de mathématiques, qui insistent sur l’évaluation des compétences dans la durée, ce système permet de s’adapter au rythme d’apprentissage de chaque enfant.
Un objectif : valider une compétence durablement acquise
Je ne cherche pas à évaluer la capacité d’un élève à réviser rapidement une notion. Au contraire, je m’attache à observer la stabilité de la compétence dans le temps. Cela correspond à ce que la recherche en sciences de l’éducation (cf. Hadji, Meirieu) nomme « évaluation formatrice » : une évaluation ancrée dans l’action, porteuse de sens et régulière.
Un suivi fluide et rigoureux
Lorsqu’une compétence est jugée acquise, je tamponne « Objectif atteint » avec le code de la compétence dans la marge du cahier de l’élève. Il ne reste plus à ce dernier qu’à colorier le code sur son cahier de réussite.


De mon côté, je coche la compétence dans ma grille de suivi à l’aide d’une croix verte. Si la compétence est en voie d’acquisition, j’utilise un stylo orange ; si elle n’est pas acquise, un stylo rouge.
Une programmation référente mais souple
Malgré cette évaluation continue, je m’appuie sur une programmation rigoureuse : certaines notions sont abordées à des moments clés de l’année.
Des évaluations périodiques ritualisées
En fin de période, j’organise des évaluations périodiques sur 4 à 5 jours, à raison d’1h à 1h30 par jour. Je sors mes fiches cartonnées, que je garde depuis plusieurs années. Elles sont classées dans des bacs en bois construits par mon papa (avant cela, elles étaient simplement posées à plat).

Sur le plan de travail, je note toutes les compétences concernées. Les élèves consultent leur cahier de réussite, identifient les compétences non acquises, prennent la fiche correspondante, réalisent l’activité puis viennent me voir. Je leur donne alors l’autorisation d’aller chercher la correction.
Je vous propose la totalité de mes fichiers en français et en maths (ainsi que les exercices qui nécessitent des photocopies). Je les imprime sur papier cartonné, mais ça fait beaucoup d’un coup ! Je les ai imprimées petit à petit au gré de mes besoins …
Petit tips : au lieu de passer des heures à découper les feuilles et embaucher conjoint, conjointe, enfants, parents et voisins ! La première fois que j’utilise les fiches, je ne les découpe pas. L’élève qui la choisit la découpe (il a l’incroyable honneur de participer à l’élaboration des outils des classes à venir, ils aiment bien en général !) C’est beaucoup plus rapide, et peu chronophage du coup.
Le travail en autonomie : une deuxième chance permanente
Rien n’est figé. Les compétences peuvent être retravaillées en autonomie. Sur l’ENI, j’affiche le diaporama de toutes les compétences abordées depuis le début de l’année, surlignées différemment selon le niveau (violet pour les CM1, orange pour les CM2).
Les élèves peuvent alors s’entraîner grâce à un livret d’autonomie comportant 4 exercices par compétence avec leurs corrections.
Des essais multiples et tracés
Chaque élève dispose d’une fiche de suivi personnelle sur laquelle il colorie l’essai qu’il est en train de faire. Il peut essayer de valider chaque compétence jusqu’à 4 fois, en autonomie.
Une photographie précise et constante
Ainsi, chaque compétence peut être validée :
- en classe lors des activités régulières,
- pendant les évaluations périodiques,
- en autonomie à quatre reprises,
- via les fiches d’entraînement.
Ce système permet d’obtenir un relevé fin et exact des compétences acquises, en cours d’acquisition ou non acquises, à tout moment de l’année.
Un appui numérique avec Edumoov
Je saisis chaque soir les données sur Edumoov : 15 minutes suffisent pour entrer mes observations grâce aux croix réalisées en classe (je corrige en direct avec les élèves, comme je l’explique ici).
Lire l’article : Corriger en classe, pas le soir
Les synthèses visuelles et les graphiques générés par l’application sont des outils redoutablement efficaces pour :
- les APC,
- les réunions parents-professeurs,
- les bilans pédagogiques.
Une organisation progressive et bienveillante
Ce dispositif s’est construit sur plusieurs années d’expérimentation. Il est modulable, non concurrentiel et adapté à tous : les plus rapides avancent librement, les plus fragiles prennent le temps nécessaire. Ici, seule la qualité prime, jamais la quantité.
Un véritable outil au service des apprentissages.
Bien évidemment, il reste certainement des coquilles et j’en suis navrée. Je travaille seule et je n’ai pas d’équipe de relecture ! N’hésitez pas à me signaler des erreurs et si j’ai le temps je les corrigerai.
J’espère que cet article dense et ultra complet ne vous aura pas fait peur et vous donnera envie d’analyser notre système d’évaluation français qui mérite un bon dépoussiérage ….
Coopérativement vôtre,
Stéphanie.

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