Un élevage en classe : nos phasmes à tiare (dits « phasmes scorpions »)

Cette année, j’avais envie de me lancer dans un élevage en classe… mais pas de phasmes bâtons (déjà faits les années précédentes). 15 ans d’ancienneté en CM1-CM2 et je n’ai jamais fait le moindre élevage. J’ai donc lancé un petit SOS sur Facebook : une abonnée adorable m’a répondu et m’a envoyé par la poste 40 œufs de phasme à tiare (Extatosoma tiaratum) avec un tuto pour la mise en éclosion.

Côté matériel, j’avais gardé des crédits mairie pour acheter un terrarium. Après un passage chez Gamm Vert pour quelques conseils, j’ai opté pour l’achat d’un légumier et d’un pot de lierre pour l’installation (décor/humidité), puis je suis passée à la mise en place en classe : hygrométrie stable (enfin si calculer le nombre de pulvérisations d’un « pshit pshit » par semaine est considéré comme une mise en place de la stabilité de l’hygrométrie), bonne aération, branches à différentes hauteurs et un coin « nurserie » pour les futures naissances posé au dessus du légumier (une magnifique boîte Haribo percée).

Place à la patience : l’éclosion des œufs de phasme à tiare prend en général autour de 4 mois (selon température/humidité). On se prépare donc à observer, mesurer et documenter… en attendant nos premiers bébés phasmes !

Le phasme à tiare : fiche express

• Nom scientifique : Extatosoma tiaratum (dit « phasme à tiare » ou « phasme scorpion » pour sa posture avec l’abdomen recourbé).
• Origine : forêts d’Australie (milieux chauds et humides).
• Cycle de vie : œuf → nymphes (plusieurs mues) → adulte. Éclosion souvent entre 4 et 6 mois selon les conditions. Durée de vie de quelques mois à plus d’un an selon le sexe et l’élevage.
• Reproduction : sexuée (mâle + femelle) et parthénogénèse possible chez la femelle (œufs viables sans mâle, développement plus lent).
• Régime alimentaire : ronces (feuilles de Rubus) très pratiques toute l’année, mais aussi chêne, noisetier, framboisier, rosier, eucalyptus… (changer souvent les rameaux, toujours non traités). Le lierre peut servir de décor/humidité, mais n’est pas l’aliment principal recommandé pour cette espèce.
• Comportement : camouflage, immobilité, balancement ; posture « scorpion » défensive. Inoffensifs pour l’humain.
• Conditions d’élevage (repères) : 20–26 °C, humidité modérée avec pulvérisations régulières, excellente aération. Terrarium suffisamment haut (mues en hauteur), branches variées et contenants d’eau fermés (bouchon/perçage) pour éviter toute noyade des juvéniles.

Règles d’élevage en classe

• Bien-être et sécurité : pas de relâcher dans la nature (espèce exotique) ; manipulations rares et jamais lors des mues ; lavage des mains avant/après.
• Hygiène du terrarium : retirer les feuilles sèches, fientes, mues ; renouveler l’eau des pots et les branchages.
• Traçabilité scientifique : date/heure, température, hygrométrie, mues, mesures (longueur), photos, schémas annotés.
• Approvisionnement : ronces non traitées (bords de chemins loin des routes/chiens), conservation en eau dans un bocal sécurisé.

Compétences Sciences & Technologie – Cycle 3 principalement travaillées

• Le vivant, sa diversité et les fonctions qui le caractérisent : identifier les besoins d’un être vivant (température, humidité, alimentation) ; décrire un cycle de vie (œuf, mues, adulte) ; comprendre la reproduction (sexuée/parthénogénèse) ; relier milieu et adaptations.
• La planète Terre. Les êtres vivants dans leur environnement : situer le phasme dans des réseaux trophiques (herbivore) ; raisonner sur les interactions vivants/milieux ; aborder la notion d’espèce exotique et les enjeux de relâcher.
• Pratiquer des démarches scientifiques et technologiques : observer, questionner, formuler des hypothèses (sur l’éclosion/la croissance), expérimenter (influence de l’humidité/du type de feuillage), mesurer et organiser des données (tableaux, graphiques), argumenter et communiquer (schémas, comptes rendus).
• Outils et instruments : utiliser loupe, mètre/règle, thermomètre, hygromètre ; réaliser des schémas scientifiques simples ; tenir un carnet d’expériences et exploiter des photos/courtes vidéos.
• Démarches responsables : respect du vivant, règles d’hygiène et de sécurité, gestion responsable des déchets et des prélèvements végétaux.

Prochaines étapes

Nous allons documenter l’éclosion (photos/vidéos), suivre la croissance (mues, mesures) et tester différents feuillages (toujours non traités) pour comparer appétence et vitesse de croissance. Les élèves publieront régulièrement des bilans d’observation dans le cahier de sciences et sur le blog de classe.

Les articles qui suivront documenteront donc une grande réussite ou un échec cuisant, l’avenir nous le dira !

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